Des peintures en glacis tout en nuance pour la grande salle de la Fondation Perceval à St-Prex

Il est parfois bon de faire du tri dans son fatras… Archiver photos, croquis, études et autres pistes abouties ou même abandonnées, ça permet de faire le point et de se poser un instant.

J’ai ainsi retrouvé des photos de divers projets à Perceval, ce centre de pédagogie curative anthroposophique à St-Prex, lieu pionnier et historique dans le domaine en Suisse romande. Pourquoi n’avais-je pas cru utile à l’époque de communiquer sur ces mandats ? Faut croire qu’on est toujours un peu opaque à soi-même…

Toujours est-il que j’ai sélectionné pour cet article une photo parmi les plus parlantes de mes interventions à Perceval. Car, oui, il y en a eu plusieurs depuis le début des années 2000, lorsque le bureau d’architectes Hofmann-Gailloud a décidé de me faire confiance (je débutais alors dans le métier) pour répondre aux attentes très pointues de cette fondation particulière en ce qu’elle tend à appliquer les principes de Rudoph Steiner en matière d’éducation, mais aussi d’architecture et de peinture.

En vertu du principe anthroposophique de « rythme ondulatoire« , les couleurs se déploieraient dans une vibration que le peintre doit ressentir et transcrire dans son travail. D’où l’idée qu’aux couleurs plates doivent être privilégiées les nuances, les jeux de transparence.

Un travail en glacis s’imposait donc pour la peinture de la grande salle dont on voit ici le côté chapelle (en face, à environ 20 mètres, se dresse la grande scène). Le plafond et les murs de cette immense salle, d’une surface au sol d’environ 180 mètres carrés et une hauteur moyenne de plafond de 6 mètres, ont d’abord été enduits en un crépi fin à la chaux, puis peints au badigeon dans un ton sable clair. La finition des murs est un glacis rouge, exécuté dans un liant silicate, une peinture minérale dont les propriétés pétrographiques et esthétiques sont proches de la chaux.